samedi 15 novembre 2014

Belle du Seigneur d'Albert Cohen

J'ai lu cet été ce monument de la littérature qu'est Belle du Seigneur, en lecture commune organisée par moi sur Livraddict, avec notamment Lup'addict, Ewaptoppno et Lillie_a94. J'avais alors écrit une petite critique sur le topic que j'ai très envie de retranscrire ici, en la modifiant quelque peu. 

J'ai une relation assez spéciale avec ce livre. J'en ai entendue parler pour la première fois il y a près de 9 mois, lors d'un cours de français, alors que l'on étudiait les monologues intérieurs. Notre professeur a prit pour exemple le premier monologue d'Ariane, et il m'avait vraiment ébloui. J'ai fais des recherches sur internet, et je suis tombé sur la critique de Allyouneedisbook sur youtube, cliquez ici. Elle en parle avec tellement d'entrain, tellement de beauté,
que Belle du Seigneur m'a tout de suite hanté : il me le fallait, et il fallait absolument que je le lise ! Je l'ai achetée, et j'ai attendue 5 mois avant de lancer cette lecture commune, en lisant plusieurs fois le résumé que je trouvais magnifique.

 
«Solennels parmi les couples sans amour, ils dansaient, d'eux seuls préoccupés, goûtaient l'un à l'autre, soigneux, profonds, perdus. Béate d'être tenue et guidée, elle ignorait le monde, écoutait le bonheur dans ses veines, parfois s'admirant dans les hautes glaces des murs, élégante, émouvante, exceptionnelle, femme aimée, parfois reculant la tête pour mieux le voir qui lui murmurait des merveilles point toujours comprises, car elle le regardait trop, mais toujours de toute son âme approuvées, qui lui murmurait qu'ils étaient amoureux, et elle avait alors un impalpable rire tremblé, voilà, oui, c'était cela, amoureux, et il lui murmurait qu'il se mourait de baiser et bénir les longs cils recourbés, mais non pas ici, plus tard, lorsqu'ils seraient seuls, et alors elle murmurait qu'ils avaient toute la vie, et soudain elle avait peur de lui avoir déplu, trop sûre d'elle, mais non, ô bonheur, il lui souriait et contre lui la gardait et murmurait que tous les soirs ils se verraient.»

C'est donc un roman d'amour entre Ariane, jeune femme qui s'ennuie dans son mariage, et Solal, un homme qui va la sortir de cet ennui. La première chose que je peut dire sur ce roman, c'est que c'est une montagne russe à lui seul, comme l'a dit Lup'addict. Certains passages sont au summum de la beauté, au summum des sensations que l'ont peut ressentir, et cela redescent comme une flèche, avec un ennui à mourir, des passages beaucoup trop long, qu'on ne comprend pas forcément. C'est principalement pour cela que j'ai mis deux mois à le lire !

Comme l'a dit Allyouneedisbook, en 1110 pages, Albert Cohen dissèque avec merveille chaque étape d'une relation amoureuse, de la passion à la déchéance. En 1110 pages, il a le temps de créer des personnages avec une réelle profondeur. On a l'impression que c'est une histoire vraie, qu'Ariane, Solal et Adrien ont réellement existé. Et quels personnages ! J'ai détesté Adrien, j'avais en tête l'image d'un homme tout simplement ridicule, et j'en venais à être heureuse de tout les malheurs qu'il  vivait ! Quelle horreur de penser cela, mais je pense que les lecteurs de Belle du Seigneur vont comprendre ce que je dis. Ariane aussi m'a réellement énervé, et je pense qu'Albert Cohen voulait créer à travers ce personnage une critique de la société, une critique ironique de ce genre de personne, une caricature en quelque sorte. Et puis Solal. Oh mon dieu Solal, quel homme, sans hésiter mon personnage préféré ! C'est le seul qui m'a touchée, qui m'a ébloui, qui m'a charmé...

J'avoue avoir passer certains passages, mais la fin m'a tenue en haleine jusqu'au bout. C'est une fin digne de ce nom, qui m'a serré le coeur, et je m'en souviendrais très longtemps. Au final, j'ai quand même aimé ce monument de la littérature malgré tout ce que je peut lui reprocher. En fait, je pense que je suis passé à côté de beaucoup de choses, notamment le climat politique autour de l'histoire d'amour, que j'ai plus ressenti à la fin qu'au début, ainsi que toute la critique social qu'Albert Cohen fait. Je pense que je relirais une autre fois dans ma vie, peut-être dans 10 ans, peut-être dans 6 mois, mais il y a tant de choses à en tirer, tant de choses à découvrir que ma relation avec ce livre ne peut pas se terminer ainsi. Je ne veux pas rester avec cette petite déception quant à ce titre, alors que certains l'ont dévorés. Je rejoins donc totalement l'avis de Lup'addict, je pense que l'on a ressenti le livre pareillement.

3 commentaires:

  1. Je suis trop contente que tu aies publié cette chronique, je l'adore !!! Et puis elle me rappelle ce savoureux moment de lecture commune passé ensemble ;) Félicitations pour ton billet, et j'espère à une prochaine fois pour une autre LC !

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    1. Merci beaucoup <3 Je vais aussi mettre le lien de ton blog dans cet article et en profiter pour l'illustrer ! Fais-moi signe pour une prochaine LC :)

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