Roman que je viens tout juste de terminer, tout est encore frais dans ma tête et j'espère ne rien oublier pour vous donner envie de lire ce livre, parce qu'il en vaut le détour. L'histoire se passe à Carson Mills, petite village où tout le monde se connaît, et où sévit le dangereux psychopathe Jon Petersen, nous suivons donc sa vie à partir de sa naissance. C'est l'histoire d'une descente aux enfers d'un enfant qui était mal barré dès le départ. Et c'est juste grandiose. Pour ceux qui connaissent Maxime Chattam, c'est très différent de ce qu'il a pu faire auparavant, mais j'ai largement préféré, parce que l'atmosphère est poignante et nous prend au tripes. Ce n'est pas du gore pour du gore, tout est plus réfléchi, et cela se ressent notamment dans l'écriture de l'auteur. C'est d'ailleurs ce qui m'a le plus frappé dès les premières pages : je trouve que Chattam s'est énormément amélioré par rapport à ses précédent roman dans sa manière d'écrire. Tout est plus intelligent, plus poétique, plus travaillé, et j'en passe. Mais j'aimerais surtout insister sur l'intelligence de son écriture : il y a une réflexion derrière ses phrases, derrière l'histoire et ce qui s'en suit, c'est assez impressionnant, il faut le lire pour comprendre ce que je veux dire. De ce fait, l'auteur a installé une atmosphère réellement particulière, à l'image des horreurs qui sont commise tout au long de l'histoire. On a l'impression que tout est en noir et blanc, tout est froid, sombre, glauque à souhait plus on avance dans l'ébauche de Jon Peterson.
Les personnages secondaires à Jon prennent peu à peu une plus grande place dans le roman, allant même jusqu'à le remplacer. Au départ, le point de vue est principalement tourné vers lui, et on est frustré de voir que les habitants du village ne comprennent pas vraiment ce qu'il se passe alors que nous savons tout. C'était vraiment intéressant de savoir pour une fois qui est le psychopathe de l'histoire puisque d'habitude nous sommes du côté des enquêteurs et le but du roman est de trouver l'auteur des crimes. C'est donc un tout autre aspect que nous offre l'auteur ici et cela m'a beaucoup plus. Il y a malgré tout quelques incohérences qui m'ont dérangé, notamment avec le fait d'inclure un narrateur exclue à l'histoire dont nous ne savons pas l'identité jusqu'à la fin. Je n'ai pas trouvé ça très bien mené et je me demande encore qui c'est. Mais c'est sûrement parce que j'ai lu le roman très vite (deux jours), avec l'adrénaline et l'envie de connaître le dénouement en entier.
C'est également un roman très dur, c'est ce genre de roman qui me rend un peu triste sur quelques jours, parce que je me doute bien que ce genre d'être infâme existe réellement, et c'est juste affreux. Comment peut-on être à ce point dépouillé d'humanité ?
Petite anecdote : je l'ai lu juste après Shining, et Stephen King est apparemment l'idôle de Maxime Chattam. Eh bien j'ai largement préféré ce roman à Shining, si bien que je serais incapable de chroniquer Shining à l'heure actuelle. C'est dire à quel point Maxime Chattam a du talent et fait partit de ces auteurs dont je peut lire les romans les yeux fermés, sans m'intéresser à la couverture.